Histoire d’un sauvetage : partie 1

Histoire d’un sauvetage : partie 1

L’envie de devenir Famille d’Accueil pour un chaton me titillait depuis un moment. M’étant rapprochée de Pet’s Rescue France pour devenir chargée de communication, c’était aussi l’occasion de tester cette nouvelle expérience !

Le 21 novembre dans la soirée, une notification Facebook allume mon téléphone. Sur la page de Pet’s Rescue France, une nouvelle publication : un message de recherche de Famille d’Accueil urgente pour un chaton noir et blanc, dont personne ne sait rien. Une seule photo : un chaton, l’air abattu, allongé sur une serviette au sol. Il n’en faut pas plus que ses petits yeux tristes, sa position désespérée et l’urgence de la situation pour me décider : je dois sauver ce chaton.

La photo du post pour la recherche d’une FA, Sitka avait à peine 2 mois sur cette photo. Le monsieur qui l’a récupérée a eu la gentillesse de lui acheter de la nourriture spéciale chaton, et a eu la prévenance de contacter l’association plutôt que de la laisser à n’importe qui.

Le 22 novembre, j’envoie messages et mails en pagaille pour organiser son rapatriement vers mon logement. Je suis à une heure et demie du domicile de la personne qui l’a récupéré(e), mais peu importe, ma décision est prise. A 15h30 je suis sur place, et j’essaye d’avoir le plus d’informations possible sur ce chaton. Trouvée la veille au matin matin abandonnée devant la porte du monsieur en question, elle était couverte de puces, de tiques, et son poil, gras et poussiéreux, laissait bien voir que ce chaton avait dû passer des moments peu agréables. Durant tout le trajet retour, elle cherchait à attraper ma main, à sucer mes doigts et ne cessait de miauler. Manifestement, ce chaton n’était pas sevré et cherchait sa maman.

Arrivée à la maison, mes deux chats ont commencé à faire un peu la tête, ainsi j’ai dû l’isoler pour qu’elle soit au calme et que je puisse respecter un temps de quarantaine afin qu’aucun des trois matous de la maison ne se transmette de maladies.

J’ai eu beaucoup de doutes : quelle alimentation donner à un chaton aussi jeune ? Elle devait avoir entre un mois et demi et deux mois et cherchait continuellement à téter tout ce qu’elle trouvait : bout de doigt ou du nez, morceau de couverture, manche de pull, jouet souple … Comment faire pour qu’elle grandisse correctement sans développer de problèmes comportementaux ? Comment savoir ce qu’elle a vécu avant d’être trouvée par la personne qui a contacté l’association ? Avait-elle une maladie cachée, des parasites internes, quelque chose d’abîmé ?

Je l’ai donc nourrie, au début, avec un joyeux mélange un peu improvisé : du lait de chèvre tiède, du jaune d’œuf, de la crème fraîche à 30% de matière grasse, de la viande de poulet légèrement cuite, un peu d’huile d’olive, et bien sûr de l’eau à volonté. Ce mélange n’est pas celui recommandé par les vétérinaires, mais je doutais fortement de la capacité d’un lait en poudre chimique à alimenter correctement ce chaton. En plus de coûter affreusement cher, elle ne voulait pas du biberon et commençais déjà à vouloir manger de la « vraie » nourriture, sans que celle-ci ne soit trop dure. Le meilleur compromis était donc un mélange tiède des ingrédients nommés. De plus, elle lapait tout avec beaucoup d’enthousiasme et semblait grandir correctement : elle a repris du poids rapidement, et son petit ventre plein m’indiquait qu’elle ne souffrait désormais plus de la faim. Son poil, petit à petit, est redevenu blanc et sec à force de coups de gants humides et de longues heures de brossage à la brosse douce. Seule persistait cette tristesse dans ses yeux : ses beaux yeux verts, entourés par des paupières roses, avaient quelque chose de mélancolique. Ça disparaissait quand elle était près de moi, à me regarder fixement tout en ronronnant. Je ne voulais pas qu’elle me prenne pour une maman de substitution, la compagnie de mes deux autres chats allait vite devenir indispensable pour son développement psychologique.

Au bout d’une semaine, après avoir eu la confirmation de sa bonne santé par le vétérinaire, j’ai pu la laisser vagabonder dans la maison avec mes autres chats. Les débuts ont été difficiles, mes deux matous étaient assez mécontents et cherchaient à l’embêter. Puis, au bout de quelques jours, Lou, le mâle, a commencé a avoir des comportements … de maman. Il a commencé à la suivre, à jouer avec elle, puis à la toiletter, à l’éduquer, à dormir près d’elle. Une vraie maman de substitution ! Quand elle le mordait trop fort, elle recevait des coups de patte, et elle a commencé à doser sa force dans le jeu.

Chili, ma femelle, a mis plus de temps à accepter le chaton, mais elles dorment désormais ensemble et se toilettent mutuellement presque tous les jours.

Le chaton, alors prénommé Sitka, a commencé à grandir très vite : à presque 4 mois, elle commence avoir une silhouette de jeune minette toute en finesse. Elle joue encore avec tout ce qu’elle trouve et aime les câlins, mais pas trop longtemps quand même ! Je l’ai surnommée « miss petite bêtise », parce qu’elle ne cesse de faire plein de sottises, mais elle reste bien trop mignonne pour se faire gronder ! Elle vient aussi de découvrir qu’elle peut miauler, et elle discute avec nous toute la journée. Elle vient en courant quand on l’appelle, pour repartir aussi sec, ça semble beaucoup l’amuser !

Sitka vers 4 mois, en train de dormir sur le ventre de Lou. Son visage s’est affiné, son poil est redevenu blanc, ses yeux sont désormais parfaitement ouverts, vifs et propres, contrairement à la semaine qui a suivi son arrivée.

Le petit chaton timide, presque apathique, de début novembre n’est plus. Sitka est désormais une minette pleine de caractère, qui concurrence mes deux chats adultes lors des bagarres, qui force le passage pour manger la première, qui court toute la journée et ne se calme qu’une fois la lumière éteinte. Elle a aussi la fâcheuse tendance à tremper sa patte dans la gamelle avant de boire … Un petit monstre dans un corps d’adorable chaton, en somme !

L’avenir nous dira si elle restera au sein de notre petite famille recomposée, ou si nous laisseront une autre gentille famille l’adopter.

Affaire à suivre, donc !

Camille, chargée de communication

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