Envie d’adopter un cheval réformé ?

Envie d’adopter un cheval réformé ?

L’envie de sauver un cheval de course réformé vous tente ? En plus d’être une bonne action, vous aurez la chance d’avoir un cheval polyvalent et déjà débourré ! Mais avant de vous lancer dans cette merveilleuse aventure, un petit point s’impose : quelle race choisir ? Provenant de quel type de courses ? Jument, hongre ou étalon ? Toutes les infos dans cet article !

Les informations données ici sont à titre indicatif : les chevaux sont comme les humains, ils ont tous une histoire, un caractère, des préférences. La race, l’âge et le sexe ont une influence sur leur tempérament, mais l’utilisation que vous souhaitez faire de votre nouveau compagnon dépendra surtout de lui (ou elle, c’est selon). Renseignez-vous auprès des personnes qui connaissent le cheval qui vous a tapé dans l’œil, afin de personnaliser votre approche et vos objectifs.

La race

Si vous souhaitez adopter un réformé des courses, la race a toute son importance. En plus de critères morphologiques, les races n’ont pas toutes la même énergie, certaines races sont plus conciliantes, d’autres sont plus rustiques ou plus délicates. La race du cheval que vous voulez sauver devra être en correspondance avec l’utilisation que vous en aurez : inutile de prendre un pur-sang anglais très nerveux pour l’avoir en compagnie au pré à l’année ou pour partir en randonnées sur plusieurs jours, par exemple.

Ainsi, le Trotteur Français sera un bon compagnon pour des activités de loisir : saut d’obstacle, dressage, balades ou encore équifeel, il saura s’adapter tant qu’on lui laisse le temps de découvrir sa nouvelle activité. Réputé proche de l’Homme et docile, le Trotteur Français sera un bon compagnon pour quelqu’un qui souhaite sauver un réformé sans toutefois prendre le risque d’avoir un cheval trop nerveux.

Le Pur-Sang Anglais, quant à lui, est plus vif et plus nerveux. Il conviendra pour les activités nécessitant un peu de « sang », c’est à dire de l’énergie : saut d’obstacle et cross lui conviendront bien. Attention cependant, cette race est réputée délicate et fragile : en fonction du cheval, il pourrait ne pas être possible de le laisser au pré toute l’année ou de lui faire faire des activités nécessitant trop de force (voltige, attelage, traction animale, randonnée sur plusieurs jours).

L’AQPS, ou Autre Que Pur-Sang, est un cheval spécialisé en courses d’obstacles. Assez robuste, c’est une race issue de croisement en Pur-Sang Anglais, Selle Français et Anglo-Arabe, ce qui lui confère vitesse et bon « coup de saut ». Ainsi, ce pourrait être un bon cheval pour des épreuves de TREC, de la randonnée, du CSO et du dressage.

L’Ango-Arabe, issu de croisements entre Pur-Sang Anglais et Pur-Sang Arabe, est un cheval polyvalent qui convient parfaitement pour le CCE (concours complet d’équitation). Endurance, bon coup de saut et allures légères font de lui un cheval capable de réaliser ce genre d’épreuves. Attention cependant, bien que ce cheval soit courageux, il a tendance à être sensible et délicat, à ne pas mettre entre toutes les mains, donc.

Le Pur-Sang Arabe, retrouvé de manière occasionnelle dans les épreuves de course, est un cheval très rapide, endurant, et d’une grande beauté. Moins fragile que le Pur-Sang Anglais, il est également de plus petite taille. C’est un cheval indiqué pour les épreuves d’endurance, de randonnée et de TREC, bien qu’il soit particulièrement vif.

Le genre

Il existe trois « genres » de chevaux : les juments (femelle), les étalons ou entiers (mâle non castré), et les hongres (cheval castré). Même si chaque cheval a un tempérament différent, il est d’usage de préconiser l’achat d’un hongre pour un débutant, les juments ayant un tempérament parfois changeant en raison des chaleurs, et les étalons étant souvent vifs avec un caractère affirmé. Ces derniers seront donc plutôt réservés à des connaisseurs et à des « Hommes de chevaux ».

L’âge

La plupart des chevaux réformés sont jeunes, avant 4 ans. Débourrés jeunes, beaucoup ne correspondent pas aux critères de sélection des champs de course et sont écartés de ce monde. Certains propriétaires font l’effort de trouver un acheteur ou une association pour placer leurs réformés, mais ce n’est pas le cas de tous. Adopter un réformé est donc une manière de soutenir ce système de placement en famille et non de vente à l’abattoir !

D’autres chevaux font leur carrière et sont placés pour finir tranquillement leur vie, ils peuvent avoir entre 10 et 20 ans, en fonction de leur carrière, de leur reproduction, des gains obtenus, etc.

Ainsi, choisissez votre réformé en toute connaissance de cause : les jeunes sont souvent tout juste débourrés, ils seront « verts » au travail et souvent assez fou-fou, mais n’auront pas forcément pris d’habitude particulière par rapport aux courses (aller aussi vite que possible au trot pour les trotteurs, ou embarquer au grand galop pour les Pur-Sang, par exemple). Les chevaux plus âgés seront en général plus calmes et seront débourrés depuis bien plus longtemps, mais ils auront pu prendre de mauvaises habitudes, avoir des peurs particulières liées à leurs activités de course, etc.

La spécialité et la reconversion

Les Pur-Sang, Anglo-Arabes et AQPS sont plutôt spécialisés en courses de galop et/ou d’obstacles, alors que les Trotteurs sont plutôt en courses de … trot. Ils savent aussi galoper, pas d’inquiétude ! La spécialité d’un cheval a pourtant son importance : cela permettra de savoir sur quels points travailler pour reconvertir votre cheval.

Inutile de choisir un cheval courant en trot attelé pour faire de l’attelage de loisir : un sulky est très léger (quelques centaines de grammes tout au plus !), très bas et avec seulement deux roues. Une voiture à quatre roues pesant 300kg n’aura pas du tout le même comportement derrière le cheval, et celui-ci pourrait paniquer. De plus, il peut avoir tendance à embarquer et partir à toute berzingue, comme on le lui a appris en courses, ce qui n’est pas du tout sécuritaire pour de l’attelage de loisir. Une reconversion de ce type est rare, difficile, longue et dangereuse. Mieux vaut donc partir d’un cheval qui ne connaît pas du tout l’attelage ! Si vous voulez quand même un trotteur pour faire de l’attelage de loisir, assurez-vous que la reconversion a été faite par un bon professionnel, et n’hésitez pas à essayer le cheval plusieurs fois pour être sûr(e) de votre choix.

De manière générale, la reconversion doit être lente et progressive, pour laisser le temps au cheval d’apprendre à connaître ses nouvelles missions. Il devra apprendre à prendre son temps, ne pas embarquer, ne pas aller le plus vite possible. C’est un travail parfois difficile et dangereux, mais le jeu en vaut la chandelle !

Tous les chevaux peuvent faire toutes les disciplines, en fonction de la qualité de la reconversion, de leurs capacités physiques et de leurs préférences.

La robe

Ça peut paraître bête, mais la robe n’a aucune influence sur le caractère d’un cheval. Il vaut mieux éviter de choisir un cheval en fonction de sa couleur : vous pourriez passer à coté d’un merveilleux compagnon de robe « classique ». Inutile donc de rechercher un cheval noir à tout prix, un alezan à trois balzanes ou un gris pommelé aux yeux vairons !

D’autres petits conseils …

Dirigez-vous vers des professionnels de la reconversion de ce type de chevaux. Les arnaques, les chevaux qui ont des vices cachés, des reconversions mal faites ou un cheval traumatisé sont monnaie courante chez ceux qui ne voient que l’appât du gain. Orientez-vous vers des associations ou des entreprises qui ont « pignon sur rue », dont les anciens chevaux ont été placés correctement, qui vendent des chevaux sous certaines conditions (interdiction d’abattage, de courir de nouveau, obligation de bons soins …), de manière à ne pas vous retrouver avec un cheval malmené ou dont le parcours ne sera jamais vérifié par l’organisme qui vous l’aura vendu ou donné, et ainsi entretenir un système irrespectueux du cheval.

Évitez également des annonces du type « urgent, abattage dans 15 jours » : certaines annonces sont construites ainsi de manière à émouvoir les gens et leur faire acheter des chevaux vicieux, peureux, blessés (ou autre), et n’hésitez pas à demander conseil autour de vous.

De manière générale, faites vous toujours accompagner par un professionnel et/ou un vétérinaire afin de vérifier que le cheval de vos rêves ne présente pas de pathologie cachée, qu’il n’y a pas d’arnaque et que les conditions d’achat ou d’adoption sont réunies et respectées.

En bref, si vous choisissez le bon cheval, en fonction de votre niveau, de vos objectifs, de votre argent et de vos envies, vous pourrez avoir un magnifique compagnon sauvé des courses et de l’abattoir, déjà habitué à l’Homme et à la selle. Un cheval réformé fera, en général, un bon compagnon de pré pour un autre cheval, ou un bon copain pour du travail à pied et de l’équifeel.

Et vous, vous avez déjà adopté un réformé ? Dites-nous ça en commentaires !

Camille, chargée de communication

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