Quand chasse rime avec maltraitance animale
Chacun a le droit de se faire son idée sur la chasse. Certains voient cette pratique comme une activité de loisir, un moyen de régulation des populations d’animaux, un bon moment en extérieur entre copains, ou encore un prétexte pour sortir les chiens. Mais qu’en est-il quand cette activité se sert d’animaux vivants en faisant fi de la maltraitance animale ?
Nul exemple de vénerie ni de parcs de chasse aujourd’hui (j’y reviendrai dans un autre article si vous le souhaitez), mais un coup de gueule suite à une découverte peu sympathique récemment dans le département de l’Yonne. Et pour cause : des pigeons, entassés par dizaines dans une cage pleine d’eau (??) au bord d’un lac où les chasseurs se plaisent à tirer les canards. Mais également deux pigeons isolés dans des cages d’un demi-mètre carré, seuls, sous la pluie et le soleil, avec pour seule compagnie les prédateurs qui se seront pris dans les pièges disposés autour de la cage. Que dire de la cruauté de leur sort ? Que vont-ils devenir quand un renard ou un ragondin sera coincé à moins de 10cm d’eux, peut-être pendant plusieurs jours étant donné que les chasseurs ne passent qu’une fois par semaine dans cette zone ?
On dit que la chasse est bonne pour la biodiversité (mais cette notion reste à discuter), que les chasseurs sont des écologistes, et je ne sais quoi encore. Mais au lieu d’aider la biodiversité et de laisser revenir les prédateurs (loup, renard, ours, lynx, belettes, fouines, etc), on les extermine systématiquement, et on dit ensuite qu’il y a trop de cerfs/chevreuils/sangliers. Il n’y a pas de problème dans cette démarche ? Et ça, sans parler des relâchés annuels d’oiseaux d’élevage (faisans, perdrix, etc), ou des introductions massives d’hybrides de cochons et de sangliers, dans les années 70, dont la femelle est très (très) fertile, ce qui, bien évidemment, fait gonfler les populations de « gibiers ».
Évidemment, la nature a attendu que l’Homme créé les armes à feu et les plombs de chasse pour se réguler !
Donc, revenons à nos moutons pigeons. Le but de ces appâts vivants est d’attirer des prédateurs dans le but de les exterminer (renard, fouine et ragondin, notamment). Mais ces espèces ne sont-elles pas nécessaires à la régulation naturelle des populations de proies sauvages ? Quel est l’intérêt de tuer ces animaux, si ce n’est faire pour s’amuser ? On dit de la chasse qu’elle est nécessaire, mais elle est surtout indispensable à la récréation de certains perturbés qui aiment tirer sur des animaux sauvages. Il faut aussi noter la cruauté du dispositif employé : un pigeon, seul, avec un bol plein de graines en train de moisir, attend patiemment qu’un renard ou un autre prédateur aie envie de le croquer. Ce prédateur, attrapé dans l’un des pièges disposés autour du pigeon, se trouve bloqué (et la fermeture de la trappe peut sectionner une patte ou une queue, au passage), et il attend lui-même patiemment pendant plusieurs jours qu’un chasseur viennent l’achever d’une balle dans la tête, s’il n’est pas mort de faim, de soif ou d’hémorragie avant. Le pigeon, animal cardiaque, est donc collé à son prédateur pendant tout ce temps, et sera remplacé sans plus de considération par l’un de ses congénères quand il aura rendu l’âme.
Charmant tableau pour une pratique qui se dit être « bonne pour la biodiversité ». En plus d’être franchement néfaste aux équilibres des écosystèmes, on peut clairement voir que la cause animale est totalement bafouée et que les individus ne sont absolument pas respectés.
Je précise enfin que la petite fille du chasseur à qui appartient la propriété, que j’ai eu l’immense chance de rencontrer, ne se gêne pas pour envoyer de grandes claques aux chiens de chasse si ceux-ci ne lui obéissent pas au doigt et à l’œil. Certains chasseurs ne sont donc ni sensibles au sort des animaux sauvages, ni au bien-être de leurs propres chiens. A bon entendeur …
Et vous, que pensez-vous de la chasse ? Dites-nous ça en commentaires !
Camille, chargée de communication