Quelle attitude adopter si je trouve un animal sauvage…
Il nous est tous arrivé de trouver un animal sauvage en difficulté. Une balade en forêt, un tour en voiture ou encore en étant tranquillement dans son jardin, nombreuses sont les bestioles que nous trouvons et qui peuvent avoir besoin d’aide. Quelle conduite adopter si je trouve un hérisson accidenté, un oisillon tombé du nid, ou encore une salamandre en bord de chemin ?
Jeunes animaux : attention à la précipitation
De nombreuses espèces sortent de leur nid/terrier/tanière avant d’être autonomes. Si vous trouvez un jeune animal, vérifiez qu’il a réellement besoin d’aide : chez les oiseaux, les parents veillent à la sécurité et à l’alimentation de leur progéniture, par exemple. Vérifiez que les parents sont absents avant de prendre le petit. Si les parents sont présents mais que le jeune est en danger immédiat (proximité d’une piscine, d’un chat/chien, d’une route, d’un trou profond, etc), déplacez le petit avec beaucoup de précaution et emmenez-le en sécurité, hors de danger. N’oubliez pas que le meilleur départ dans la vie d’un animal lui est assuré par ses parents, qui connaissent ses besoins et sauront le sevrer quand l’heure sera venue.
Concernant les jeunes mammifères, évitez à tout prix de le toucher avant d’être absolument certain qu’il ne soit abandonné (présence de la mère accidentée sur la route, par exemple), ou blessé. Les animaux à poils ont en effet un odorat extrêmement développé, et le fait de sentir votre odeur sur leur petit vaudrait l’abandon simple et définitif de ce dernier par sa mère, et donc une mort certaine.
Astuce ! Pour reconnaitre un jeune oiseau fraichement envolé d’un adulte, regardez les commissures du bec : elles sont molles et jaunes chez les oisillons, dures et foncées chez les adultes.
Bêtes à poils : attention aux morsures et aux odeurs
Les mammifères sont les animaux les plus « dangereux » qu’il nous est possible de trouver en France. En effet, tous les mammifères savent mordre, et ces morsures peuvent parfois être graves. Si vous trouvez une bête à poils blessée, n’entreprenez rien avoir d’avoir mis une bonne paire de gants !
Les hérissons font partie des animaux les plus fréquents en centre de sauvegarde pour la faune sauvage. Si vous trouvez un jeune hérisson seul, n’attendez pas et emmenez-le immédiatement au centre de soins le plus proche de chez vous. Ce sont en effet des animaux qui supportent très mal l’exposition au soleil en cas de difficulté, et qui sont la proie de nos amis les chiens et les chats.
Le renard ou le blaireau, bien que plus rares, ont aussi parfois besoin d’aide : il sera alors nécessaire de les aveugler à l’aide d’une serviette, afin de pouvoir les manipuler avec plus de précautions. En cas de doute, appelez le centre de soins le plus proche de chez vous, ils pourrons vous aiguiller voire vous envoyer un bénévole expérimenté.
Bêtes à plumes : fragiles et cardiaques
La plupart des oiseaux sont particulièrement émotifs et nécessitent une attention toute particulière. Veillez à les prendre en leur tenant fermement, mais doucement, les ailes plaquées contre le corps, de façon à ce qu’ils ne puissent pas de débattre. Si vous trouvez un oiseau blessé, placez-le dans un carton percé de petits trous, au frais, dans le noir, sans eau ni nourriture, et emmenez-le immédiatement au centre de soins le plus proche de votre domicile. S’il s’agit d’un poussin, placez-le au creux de votre main (ils peuvent être blessés très facilement), avant de le placer dans un carton adapté à sa taille.
Bêtes à écailles
Malheureusement, les centres de soins ne permettent pas de soigner les amphibiens et les autres bêtes à écailles. Trop fragiles, cardiaques et angoissés, il vaut mieux abréger leurs souffrances et laisser d’autres animaux s’en nourrir. La nature est ainsi faite, et un animal qui a faim pourra peut-être se sustenter grâce à cette bestiole qui de toute façon n’aurait pas pu être sauvée.
En revanche, il est fréquent de trouver des grenouilles et des salamandres au milieu de la route, ou dans des zones trop sèches pour eux. Ne les touchez-pas à mains nues, cela leur brûlerait la peau ! Portez des gants ou mouillez vos mains à ‘eau fraiche avant de les toucher. Déplacez-les dans un endroit sécurisé, loin des routes et des prédateurs potentiels (chats, chiens), et regardez-les repartir tranquillement.
Il se peut également que vous trouviez un amphibien retourné, allongé sur le dos. Retournez-le délicatement, et vous le verrez peut-être repartir à toute berzingue !
Comment me préparer à des sauvetages d’animaux ?
Ayez toujours chez vous des cartons en bon état de plusieurs tailles, percés de petits trous, ainsi que du papier journal pour en couvrir le fond, et du scotch pour le refermer de manière sûre. Si vous vous déplacez régulièrement en voiture, ayez une caisse en plastique avec le matériel suivant : une serviette ou une petite couverture, une paire de gants épais et une paire de gants en latex, une bouteille d’eau pleine, une paire de ciseaux solides, des feuilles de papier journal, un petit et un grand carton pliés, et la liste des numéros des centres de soins à proximité des lieux que vous fréquentez.
N’hésitez pas à demander conseil au centre de soins le plus proche de chez vous. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, des bénévoles pourront venir chercher l’animal trouvé.
Il peut être intéressant, si vous aimez beaucoup les animaux, de faire quelques jours de bénévolat en centre de soins : vous y apprendrez les premiers gestes à avoir, comment enrubanner un oiseaux aux serres dangereuses, ou encore comment vérifier l’état de santé d’un hérisson.
Quelles sont les précautions à prendre pour les animaux ?
Ne mettez jamais d’animal sauvage en cage. Privilégiez un carton sombre percé de trous et dont le fond est tapissé de papier journal. Ne leur donnez pas de nourriture, celle-ci pourrait en effet être inadaptée et aggraver l’état de l’animal. Ne leur donnez pas d’eau non plus, et ne les gavez pas à la pipette : vous risqueriez de leur mettre de l’eau dans les poumons et de les noyer. Veillez à garder l’animal au frais, dans le noir et surtout dans le calme : ne prenez pas de photo et ne le montrez pas, car une crise cardiaque est si vite arrivée !
Ne gardez pas d’animal chez vous : même si cela part d’une bonne intention, la plupart des animaux qui sont gardés chez des particuliers finissent pas mourir en raison d’une alimentation inadaptée, d’une hygiène manquante, d’une carence, d’un manque d’exercice, de stress … Les centres de soins restent les plus adaptés pour s’occuper de la faune sauvage.
Si vous hésitez à prendre l’animal, n’hésitez pas à demander de l’aide autour de vous. En effet, l’hésitation pourrait vous faire avoir de faux mouvements et pourraient être préjudiciables pour l’animal.
Quelles sont les précautions à prendre pour moi ?
Évitez de manipuler un animal à mains nues : outre le risque de blessure si celui-ci vous mord ou vous griffe, il peut vous transmettre des zoonoses ou des parasites. Veillez à vous laver les mains avant et après avoir manipulé un animal sauvage et lavez vos vêtements après l’avoir manipulé, dans la mesure du possible.
En cas d’allergie, ne prenez pas de risque et demandez de l’aide autour de vous.
Pourquoi dois-je amener tout animal blessé à un centre de soins ?
Le transport et la détention de la plupart des animaux sauvages sans autorisation est interdite en France, et passible d’amende et d’emprisonnement. Une tolérance est toutefois observée lors du transport d’un animal vers un centre de soins. Ainsi, seuls les centres de soins ont, légalement, le droit de garder, manipuler, soigner ou transporter les animaux sauvages, vivants ou morts. Ce sont également les seuls autorisés à gérer les restes d’animaux sauvages morts.
De plus, les centres de soins disposent de locaux spécifiques, de médicaments, de matériel de contention et d’alimentation, de professionnels et de bénévoles aptes à soigner efficacement la faune sauvage. Les locaux sont nettoyés tous les jours, l’alimentation des animaux y est adaptée et contrôlée, les animaux bénéficient d’une surveillance quotidienne et surtout du calme nécessaire à leur rétablissement. Chaque animal est soigné puis relâché quand son état de santé (poids, capacité d’alimentation et de déplacement autonome, âge, etc) le lui permet.
Retrouvez la liste des centres de soins pour la faune sauvage en France auprès de l’UFCS !
Et vous, vous avez déjà sauvé des animaux sauvages ? Dites-nous ça en commentaire !
Camille, chargée de communication