Les chats errants de Paris – La protection animale…
La protection animale n’a jamais attendu l’aide financière (ou matérielle, ou humaine …) des collectivités territoriales ou de l’État pour s’organiser. Bien que cette aide puisse être d’une grande utilité, la plupart des bénévoles et des associations de protection animale se débrouillent grâce à la présence de leurs adhérents et de leurs divers bienfaiteurs. Bienvenue dans cette nouvelle série, qui mettra à l’honneur des bénévoles indépendants, des associations et des refuges œuvrant pour la protection animale partout en France.
Pour des raisons de confidentialité, sauf mention contraire, les noms des intervenants ont été changés afin de protéger leur vie privée et leur tranquillité.
Aujourd’hui, nous partons à Paris auprès des chats abandonnés de trois secteurs différents : le Bois de Boulogne, le parc de Bagatelle et à proximité d’un restaurant se situant non loin de ces deux zones. Depuis 17 ans, une dame passionnée et dévouée, Mme Dubois, fondatrice d’une association de protection des chats errants et passionnée par ces animaux, s’occupe des 150 à 180 chats occupant les lieux.
Chaque jour, elle va alimenter les matous abandonnés avec l’aide de deux bénévoles, dont un régulier. Ces animaux, presque tous issus d’abandons purs et simples, arrivent souvent dans un état pitoyable, un bon nombre est traumatisé et un dur labeur de sociabilisation est à entreprendre pour espérer, un jour, voir quelques-unes de ces pauvres bêtes se faire adopter par une famille aimante et responsable. Jetés par la portière de la voiture ou amenés en caisse, les chats qui se retrouvent ici ont parfois un dur épisode d’abandon à oublier, peu à peu. Selon Mme Dubois, le nombre d’abandons ne cesse d’augmenter, ce qui est également la constatation de nombre d’autres organismes de protection animale à travers l’hexagone.
Les chats, qui reçoivent en général un bon accueil de la part des visiteurs du parc, peuvent aller se reposer sous les cabanes fabriquées exprès pour eux. Bien que n’intervenant pas directement malgré son obligation légale, la mairie tolère l’installation de ces abris de fortune et l’alimentation régulière des matous du coin par l’association et les bénévoles. Aucune intervention, pas un centime, pas une gamelle n’est accordé(e) à l’association pour la protection des chats, ce qui dénote bien l’inaction totale de certaines collectivités envers la cause animale en France.
Heureusement, l’association peut compter sur la présence de ses adhérents, qui permettent de financer, au moins en partie, la stérilisation et l’identification des chats abandonnés. Le Dr Bismuth, vétérinaire à Boulogne, permet également à l’association d’avoir des prix pour la stérilisation des chats abandonnés et ainsi lutter contre leur prolifération de manière éthique. Ceux qui peuvent être adoptés trouvent une famille, et les autres, ceux qui sont trop traumatisés par l’Homme et ne se laissent plus approcher, obtiennent le statut de « chats libres », après avoir été stérilisés et identifiés. Cette dénomination permet en effet de différencier les chats perdus, les chats simplement errants, les chats marrons et les chats errants « aux normes », c’est à dire stérilisés et identifiés. Cette différenciation permet de définir un cadre légal pour les animaux apparemment sans maître : si le chat perdu reste sous la responsabilité de son maître, les chats errants peuvent subir un triste sort en finissant en fourrière si personne ne vient les chercher, et les chats marrons sont des chats retournés à l’état sauvage, ce qui signifie qu’il n’existe pas réellement de loi permettant de les protéger.
Il est à noter que les chats domestiques sont des animaux nécessitant des soins réguliers pour vivre en bonne santé : leur abandon dans la rue, dans l’espoir que quelqu’un d’autre les adopte ou les prenne en charge, est bien utopique et surtout particulièrement cruel. Le chat, animal sentient, ressent de la peur et de la tristesse, tout comme nous. Certains chats sont traumatisés à vie suite à un abandon, et ne se laisseront jamais approcher de nouveau par l’Homme, ce qui signifie que personne ne pourra vraiment s’en occuper. D’autres vont tout simplement mourir de faim, de froid, de maladie, de déshydratation, renversés par une voiture, ou éliminés par des riverains qui n’aiment pas les chats.
Ainsi, il est bon de rappeler que s’il arrive à une famille de rencontrer des difficultés avec son animal de compagnie, certaines associations distribuent des bons vétérinaires, de l’alimentation, etc. Par ailleurs, si la famille ne peut vraiment plus prendre en charge son animal, la seule solution légale et morale est de confier son animal à une association : en effet, l’abandon est désormais puni par la loi.
Pas question donc de larguer son animal n’importe où, car cet acte est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende.
Camille, chargée de communication
1 commentaire
Bjr je souhaiterais venir en aide à ces pauvres animaux. Pourriez vous m adresser un ou des contacts par mail? Merci par avance et bien a vous.