Corrida : quand tradition rime avec brutalisation
Voir un taureau « danser » au milieu d’une piste ensablée peut être une très belle vision. Pourtant, la corrida qui se pratique encore aujourd’hui en Espagne et dans le sud de la France est loin d’être une tradition appréciée pour son esthétique et son respect des animaux.
La corrida, dont les origines sont contestées, existe pourtant depuis plusieurs siècles. Dans la plupart des pays qui l’autorisent, cette pratique est considérée comme un « bien d’intérêt culturel », ce qui la rend presque intouchable au niveau légal.
Un combat défendu par certains vétérinaires
Suite à des analyses de sang, certains vétérinaires ont déclaré que le taureau ne souffrait pas des blessures provoquées par les différentes actions du torero car son niveau de stress, très élevé lors de son combat, l’empêchait de ressentir la moindre douleur.
Cependant, si le niveau de stress du taureau est élevé à ce point, c’est qu’on rentre déjà dans le domaine de la maltraitance animale. Par ailleurs, le harpon des banderilles fait environ 4cm de long, une fois planté dans la masse musculaire de la base de l’encolure du taureau, ne peut pas passer inaperçu pour celui-ci.
Une tradition cruelle pour les taureaux …
Le taureau, élevé spécifiquement pour le combat, doit subir le transport de son lieu d’élevage à l’arène où il trouvera la mort, puis le stockage avec d’autres taureaux en attendant son tour. Stimulé par l’agitation de la cape, il fonce tête baissé et recevra, au niveau de garrot, des blessures particulièrement sanglantes. Suite à une course acharnée peu équitable, où stress, sang et fatigue se mêlent, il sera mis à mort en public avec une épée, ou avec une dague à l’arrière de la tête. Par tradition, ses oreilles peuvent même être coupées à la fin de ce « spectacle »!
… pour les chevaux …
Le picador, torero monté sur un cheval, a pour objectif de piquer le taureau au début de la corrida. Il doit tester la bravoure du taureau et le « calmer grâce à une saignée ». Charmant programme ! Seulement, le cheval est protégé par un caparaçon (sorte de matelassure), et il a les yeux bandés afin de ne pas avoir peur du taureau. Cette tradition est donc bien dangereuse pour le cheval, car il est protégé, et pour son cavalier, qui risquerait gros si son cheval prenait peur.
… mais aussi pour les Hommes
Au cours du siècle dernier, les torero étaient … des enfants orphelins. En effet, ils étaient recrutés de force, plus ou moins jetés dans plus d’explication en face des taureau, et ils devaient juste essayer de survivre. Nombre de ces jeunes ont été tués, encornés ou écrasés par un taureau, mais ceux qui réussissaient devenaient les toreros les plus reconnus en prenant de l’âge. Si les conditions d’entraînement ont heureusement changé depuis, il n’en reste pas moins que cette tradition est empreinte de cette absence de respect envers les animaux et les humains présents avec eux au sein de l’arène.
Un élevage respectueux, en apparence
Pour élever les 180 000 taureaux de combat, essentiellement des toros bravos en espagnol, une grande attention est portée à la sélection génétique des animaux, qui ont 2 à 3ha chacun pour gambader. Les veaux, tous marqués au fer rouge et subissant un test de combativité, sont ainsi triés en fonction de leur aptitudes. Les plus combatifs seront gardés pour la tauromachie, et les autres seront engraissés puis abattus pour leur viande.
La Corrida « Portugaise »
La corrida portugaise est une forme de tauromachie sans mise à mort, et donc, sans sang. Pour les défenseurs des droits des animaux, comme pour les amoureux de la tradition, cette forme de corrida permet de mettre tout le monde d’accord : le taureau est mis en scène, mais sans maltraitance. Peut-être est-ce la corrida de demain ?
Et vous, que pensez-vous de la corrida ? Dites-nous ça en commentaire !
Camille, chargée de communication